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REGISTRES DU BUREAU
[*5731
"Faict au Bureau, ce xi'°e Aoust m v° lxxiii. « Les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris,
"Tous vostres."
* Faict au Bureau, ce xi™6 jour d'Aoust iu vc lxxiii. b
Pareils Mandemens ont esté envoyez à tous les autres Quarteniers de lad. Ville.
25. — [Arrivée en France et à Paris des Ambassadeurs de Polongne.]
Avant le 4 aout et de ce jour au 19 août. (Fol. 71 r°.)
Le Roy estant adverty que bientost debvoient arriver à Metz lesdictz sieurs Ambassadeurs de Po­longne'1', auroit mandé le sieur de Thevallè, lieu­tenant et gouverneur dudict lieu'2', de les recevoir dignement et envoyer au devant d'eulx l'Evesque de Langres'3' et le Conte de Brienne, de la maison de Luxembourg 14', pour les accompaigner jusques à Paris, où estoit le Roy. Et Monsieur de Lorraine'5' sa­chant qu'ils passoient par ces pays, les alla recepvoir
Pareilz Mandemens aux fins que dessus ont esté envoyez à chacun de Messieurs les Conseillers de lad. Ville.
24. — [Mandemens aux Quarteniers.] i i août. (Fol. 71 r°.)
"Sire Jacques Kerver, Quartenier de lad. Ville, pour ce que l'Entrée du Roy de Polongne se doibt faire de bref en ceste Ville, nous vous mandons vous preparer et tenir prest pour nous y accompai-gner au jour qu'elle se fera, avec robbes de damas et habitz honnestes et accoustumez en pareilles en­trées : si n'v faittes faulte.
■ O Partie de Pologne au commencement de juillet, l'ambassade polonaise n'arriva que le 2 août à la frontière de France. Son passage en Allemagne avait souffert de grands retards par la mauvaise volonté de l'Empereur, dont le fils et le frère avaient été les concurrents malheureux du duc d'Anjou. (Voir la note 4 de la page 82). Arrivés â Metz le 4 août, les Ambassadeurs y furent reçus solennellement par le gouverneur et les autres envoyés du Roi. Conduits au palais du cardinal de Lorraine, évêque de Metz, ils y trouvèrent un repas somptueux, et après quelques jours de repos, l'évêque de Langres leur souhaita la bienvenue. (Voir ci-dessous, note 3.) De Metz ils passèrent dans les Etats du duc de Lorraine, où leur première étape fut au Pont-à-Mousson; de là, par Toul, Ligny, Chalons, Epernay, Château-Thierry et Meaux, ils arrivèrent à Pantin on ils séjournèrent, avant de faire leur entrée à Paris le 19 août. (Henri de Valois et la Pologne, t. Il, p. 348-35i.)
(2> "Le sieur de Thevallè»: Jean de Thévalle, seigneur dudit lieu, d'Aviré, Bouille, Créans, etc, conseiller d'Etat, capitaine de cinquante hommes d'armes des Ordonnances, chevalier des Ordres du Roi, fut lieutenant général au gouvernement de Metz, de i56g ou 1568 à i582, sous trois gouverneurs : le maréchal de Vieilleville, le duc de Retz et le marquis d'Hallwin de Piennes dont il est fait mention à la note 9 de la page suivante. — Pour plus de détails sur ce personnage, voir notre édition de la Chronique de Buffet, Journal de la Ligue ù Melz (i58o-i588), publiée, dans la collection de la Petite Bibliothèque Messine, par feu E. de Bou­teiller avec une introduction et des notes par Aug. Prost, Paris et Nancy, 188.1, p. 80, note 7; cf. aussi ibid., le Journal de Jean Le Coullon (1537-1&87), Paris et Nancy, 1881, p. i3o.
(-) - L'Evesque de Langres.- : Charles de Peyrusse Des Cars, fils de Jean de Peyrusse comte Des Cars et de Marie de l'Isle-Jourdain, des comtes de Toulouse, fut évèque de Poitiers en 156 4, évêque - duc de Langres et pair de Fiance (1569), com­mandeur de l'ordre du Saint-Esprit, abbé de Gaillac, de Fontaine-Bèze et de la Creste au diocèse de Langres; il mourut en 1614, doyen des évêques de France. (Biographie des hommes illustres de l'ancienne province du Limousin.) Ce mjme prélat, qui reçut les Ambassadeurs polonais à Metz, reçut aussi Henri III à son retour en France (1575). — Sa harangue, prononcée on lui in (Caroli Carsi, pontificis ac ducis Lingonum. . ., oratio ad amplissimos legatos Polonorum Metis habita), fut traduite en français sous le titre, suivant : La Harangue de Messire Charles Des Cars, evesque et duc de Langres, Pair de France, et Conseiller du Boyen son privé Conseil, Prononcée aux magnifiques Ambassadeurs de Poulongne, estans à Metz, le huictiesme iour d'Aoust .m.d.lzxiii. Tournée de Latin en Fran­çois par Jan Bodin. . . Paris, P. Lhuillier, 15^3, in-4°, pièce..— Ce discours a été reproduit dans les Mémoires sur l'Estat de la .France (t. II., fol. 326-335), dont l'auteur avance que l'orateur épiscopal prit occasion de cette harangue -qu'il publia afin que l'on congnoisse comme les Polonois estoient maniez, et le malheur de nostre siècle où l'impudence est parvenue à son combien.
(i) -Le Conte de Brienne, de la maison de Luxembourg!) : Jeau de Luxembourg, comte de Brienne, de Roussy, de Ligny, etc, chevalier de l'Ordre, capitaine de cinquante hommes d'armes, se distingua au siège de Sancerre en 1678; il mourut à Brienne le' 1 "juillet 1676. — Sa femme, Guillemette de la Marck, était la troisième fille de Robert IV, duc de Bouillon, prince de Sedan, maréchal de France, et de Françoise de Brézé, fille de Diane de Poitiers. Elle se remaria à. Georges de Bauffremont-Croisilles.
(5) «Monsieur de Lorraine» : Charles de Lorraine-Guise, fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guise, et d'Antoinette de Bourbon, né à Joinville le 17 février 1524, mort à Avignon le 26 décembre 1574. Archevêque de Reims en i538, cardinal en 1547, coadjuteur du cardinal Jéan| de Lorraine, puis évêque de Metz en 1559, il résigna l'année suivante sous réserves au profit de Robert de Lenoncourt, reprit l'administration de son évêché en 1565, et résigna la même année en faveur de François de Beaucaire,, sous réserve du temporel et du droit de regrès.; en 1568, il disposa de l'évêché au bénéfice de son frère cadet, Louis II, cardinal de Guise. Administrateur de plusieurs autres évêchés et abbayes, il est connu dans l'histoire sous le nom de "grand Cardinal de Lorraine».